L’Emotion est l’Expression d’un Besoin
Les émotions nous animent, nous libèrent, nous angoissent. Elles nous font rire, pleurer, nous inquiètent, nous envahissent ou nous abandonnent parfois. Les émotions se succèdent au cours de notre journée, avec un degré d’intensité, des manifestations physiologiques, et un impact plus ou moins retentissant sur notre humeur. Les émotions nous sont utiles car révélatrices de nos besoins: la peur nous prévient d’un danger et révèle notre besoin de sécurité. La joie souligne notre besoin de partage. La colère nous amène à imposer respect et considération.
Etymologiquement, « E movere » signifie « Mettre en mouvement ». L’émotion est donc dynamique (dans son déroulement non pathologique) et se caractérise par 3 phases: la charge, la tension, la décharge. L’émotion est donc éphémère. Cependant, si la phase de décharge est absente, le corps reste en tension et c’est alors que les complications se présentent, lorsque l’émotion n’est pas exprimée. Sans doute connaissez-vous cette phrase: « Ce qui ne s’exprime pas, s’imprime ».
D’un point de vue philosophique, on peut distinguer deux approches bien différentes: les Stoïciens (Platon) pensent que l’atteinte du bonheur n’est possible que si aucun affect ne trouble la paix de l’âme. Il faut la raison pure. L’affect est une impulsion excessive qui fait succomber à la passion, et qui débouche sur une insatisfaction. Tandis que pour Aristote, la catharsis, l’expression des émotions, a un effet bénéfique qui permet de se libérer des affects.
Autre concept intéressant, émanant du Bouddhisme, celui de l’équanimité, correspondant à une égalité d’âme, d’humeur. Telle une prise de distance face aux chocs des événements: on ne s’y identifie pas.
Pourquoi alors ces mécanismes de refoulement, de débordement, d’envahissement des émotions au point de générer angoisses, insomnies et parfois même maladies? Pourquoi la colère nous pousse à certains moments à hurler sur notre entourage alors que c’est injustifié? Pourquoi la peur peut-elle nous paralyser alors que l’on aimerait avoir la force de réagir et de passer à l’action?
Emotions Primaires et Secondaires
Avant d’observer plus en détails les mécanismes liés aux émotions qui nous parasitent, voyons ce que sont les émotions primaires et les émotions secondaires.
Les émotions primaires sont au nombre de 6: la colère, la peur, la joie, la tristesse, le dégoût et la surprise. Elles sont innées, ce sont des réactions automatiques. Universelles, elles se reconnaissent sur les visages dans le monde entier.
De ces 6 émotions primaires découlent les émotions secondaires qui sont en quelque sorte des sous-catégories des premières et donc, bien plus nombreuses. On citera, par exemple, la culpabilité, le mépris, l’embarras, la complaisance, l’enthousiasme, la fierté…
Chaque émotion correspond à des besoins non satisfaits et a valeur de message pour attirer l’attention sur ceux-ci. Par la pensée, on peut stimuler le centre des émotions et alors créer un stress, rapidement invalidant s’il devient récurrent.
Stress et Emotions
Le stress se déclenche lorsque le cerveau perçoit un danger (ou une pensée en lien avec le danger) et parasite le système émotionnel. S’ensuit un mode de survie qui est activé au travers de la fuite, l’attaque ou la prostration. Certains timides se reconnaîtront dans cet exemple: lorsqu’à l’école votre professeur vous demandait de réciter une poésie devant la classe et que le jour venu, vous ne vous présentiez pas, prétextant à vos parents des maux de ventre (fuite). On distinguera également le bon stress du mauvais. Le bon stress provoque une montée d’adrénaline. Il est stimulant, dynamisant. Le mauvais stress sera invalidant et perturbateur.
Les conséquences du stress sont nombreuses: anxiété, dépression, conduites addictives (Lire aussi Hypnose et Arrêt du tabac), troubles du sommeil et du comportement, déclenchement et évolution de maladies, mauvaise gestion du temps, complication dans la relation à l’autre…
Dysfonctionnements Liés aux Emotions
Mal gérées ou incomprises, les émotions entraînent des comportements limitants. Cela peut se manifester par :
- Des automatismes: dès que je suis confronté(e) à telle situation, je réagis toujours de la même façon.
- Des inhibitions: je n’exprime pas mon ressenti, ou je me coupe de celui-ci en l’ignorant.
- Des frustrations: je ne m’autorise pas à…,ça ne se fait pas de…
- Des somatisations ou ressentis corporels perturbants.
Mais également par un rapport aux autres perturbé, au travers de:
- Modes relationnels limitants
- Positionnements relationnels appris et généralisés.
- Une façon particulière de se mettre en contact avec autrui.
- Un besoin inconscient de recevoir un type de contact bien précis.
Ces différents comportements émanent de notre système de défense et sont rattachés à de l’insécurité ressentie dans l’enfance. Ils découlent d’émotions inadaptées, concept clé de l’Analyse Transactionnelle.
Les Emotions Inadaptées
L’Analyse transactionnelle est une théorie de la personnalité, des rapports sociaux et de la communication, qui offre un apport considérable dans la compréhension des émotions inadaptées.
Tout d’abord, elle distingue l’émotion « parasite ». Apprise durant l’enfance au travers des normes sociales, culturelles et parentales, elle est réprimée car interdite dans la famille ou l’entourage. Ainsi elle s’accumule dans le corps sous forme de tensions, et, à la manière d’une cocotte-minute, finit par exploser sous forme de passage à l’acte disproportionné.
Comment la reconnaître? Elle est inadéquate, par exemple, on va ressentir de la colère face à une perte plutôt que de la tristesse. Elle est également disproportionnée et se manifestera dans une situation, a priori, anodine aux yeux des autres. Enfin, elle se caractérise par sa manifestation prolongée: à savoir qu’une émotion authentique ne dure pas plus que quelques minutes.
L’Analyse transactionnelle nous parle aussi d’émotions « élastiques ». Une forme de réaction excessive dans le présent parce qu’elle est une réactivation du passé refoulé. Par exemple, une peur excessive pouvant aller jusqu’à la phobie, une colère excessive qui prend la place de toutes les autres émotions, ou encore une crise de panique.
La « collection » d’émotions, quant à elle, est une accumulation de rancunes consécutives à la non expression de petites blessures, d’incompréhensions et de frustrations, alors on explose contre soi-même ou contre les autres.
Enfin, la projection, qui consiste à attribuer à autrui l’émotion que je ressens moi, sans m’avouer que je ressens cette émotion.
Quelles Solutions?
Plusieurs solutions s’offrent à nous afin d’apprendre à gérer nos émotions.
- Développer son intelligence émotionnelle pour se responsabiliser de ses émotions. Cela induit de les comprendre et de trouver leurs fondements, notamment par le biais d’une psychothérapie.
- Savoir bien communiquer: la Communication Non Violente (CNV) est une méthode reconnue pour communiquer ses besoins avec bienveillance.
- Apprendre à gérer son stress. Des techniques variées comme la sophrologie, la cohérence cardiaque ou encore la méditation seront les bienvenues.
- Travailler sur les mécanismes inconscients grâce à l’apport de l’hypnose thérapeutique ou encore l’E.F.T (Technique de libération émotionnelle), techniques auxquelles je suis formée. N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez un accompagnement individuel.